vendredi 21 mai 2010

Dossier : Marché de l'Argent, actualités et perspectives. Part.2

Suite du dossier sur le marché de l'argent avec cette deuxième partie de cet article rédigé par Menthalo.
Il est intéressant de noter que les prévisions de cet article, rédigé en mars, se sont avérées exactes notamment concernant la partie sur l'euro.
Vous pouvez retrouver la 1er partie ICI.


L’or et l’argent

Depuis le début de l’humanité, Il a été extrait du sol 4,2Mds d’onces d’Or et 42 Mds d’Onces d’Argent,soit un rapport de 1 à 10.
On estime généralement que 5% de cet or a été définitivement perdu, le solde est toujours disponible, sous différentes formes(lingots, pièces ou bijoux).
A l’inverse, 95% de l’argent a été détruit par l’industrie, de manière définitive.
Il se pourrait donc que l’Argent sorti du sol soit aujourd’hui plus rare que l’Or. C’est ce qu’affirment plusieurs analystes spécialisés dans les métaux précieux.
Jason Hommel écrivait en 2004 sur silverstockreport qu’il y avait 7 fois plus d’Or que d’argent.
Ted Butler, en février 2010, écrivait dans son discours de Phoenix que l’Argent sorti du sol et disponible aujourd’hui sous forme de pièces ou de lingots est
10 fois plus rare que l’or.
Il est donc totalement absurde qu’il faille aujourd’hui 65 onces d’argent pour acheter une once d’Or.

Profitez en

Les réserves d’argent enfouies dans les sous-sols sont estimées à 270.000 tonnes soit 8 Mds d’onces facilement accessibles, soit environ 13 ans de production (source)et environ 16 Mds d’onces en réserves profondes. L’extraction de ces réserves profondes d’argent sera dans 13 ans aussi coûteuse que celle de l’Or d’Afrique du Sud.
Cet Or sud-africain, que l’on va chercher maintenant à 3.800m de profondeur, est extrêmement gourmand en énergie. Dans les années à venir, le prix de cette énergie et du pétrole notamment devrait continuer à monter, le prix de revient des métaux précieux et leur prix de vente ne peuvent que croître.
Il me semble prévisible que le prix de l’once d’argent devrait dépasser celui de l’or
dans une quinzaine d’années.
J’ai mis«une quinzaine d’années» en gras pour ceux qui ne lisent qu’en diagonale.
Il faut jouer le Long Terme et stocker son argent en attendant qu’il monte, de manière sereine.
Aucun autre investissement ne peut égaler celui-ci


Réserves monétaires

Il y a un an, le 16 mars 2009, quelques jours avant le sommet du G20, Zhou Xiao chuan, le Gouverneur de la Banque Centrale Chinoise publiait sur le site de la Banque un texte en Chinois et en anglais, pour qu’il ait un impact international, qui disait que le commerce international ne devait plus reposer sur une monnaie
d’échange de référence, mais sur de «real assets»,des biens tangibles. Si le Dollar n’était pas nommé, il était très clairement désigné et les analystes économiques ont beaucoup parlé à cette époque des souhaits de la Chine de revenir à un étalon Or. D’autres ont évoqué le Bancor, basé sur un panier de matières premières.
Pendant toute l’année 2009, les journalistes, à intervalles réguliers, ont écrit sur les ventes imminentes de l’Or du FMI, sur le souhait de la Chine de renforcer ses réserves d’Or pour équilibrer ses réserves monétaires et ne plus être aussi dépendant du Dollar américain. Mais le FMI a vendu de l’Or à l’Inde et à des petits
pays comme le Sri Lanka ou l’Ile Maurice sans que la Chine n’achète.
Une vente de 200 tonnes d’Or qui n’ont pas fait baisser les cours au contraire.
La Chine a annoncé qu’elle avait désormais 1054 tonnes d’Or, soit l’équivalent de 1,7% de ses réserves monétaires, mais que ce pourcentage était encore ridicule comparé à certains pays comme la France (2400t),l’Allemagne (3.400t) et l’Italie (2400 t) ou les Etats Unis (8.100 t)… ces dernières étant désormais qualifiées
dans les livres de comptes américains de « deep storage gold », qu’il faut comprendre comme Or non encore extrait du sol, les réserves de Fort Knox ayant été vendues en 1968.
Tous les observateurs, ont fantasmé sur les milliers de tonnes d’Or que la Chine s’apprêtait à acheter pour essayer de rattraper son retard vis à vis des pays occidentaux et équilibrer ses comptes. Le cours de l’Or ne pouvait que s’envoler avec un tel acheteur pour soutenir les cours… N’est ce pas?
Six mois après ce G20, la Chine, premier affineur dans le Monde, interdit l’exportation de l’argent.
Je n’ai pas vu un seul article qui fasse un rapprochement entre les 200 tonnes d’Or du FMI, les milliers de tonnes d’Or que la Chine devrait emmagasiner et ces 4800 tonnes d’Argent interdites d’exportation.
L’une des plus anciennes civilisations, qui a toujours eu l’Argent comme étalon Monétaire, bloque l’exportation de son métal blanc et encourage ses citoyens à thésauriser en lingots et pièces d’Argent…
Cela donne à méditer.

Tourmente monétaire


Cela fait des mois que les analystes anglo-saxons évoquent la chute à venir du dollar.
Rien de nouveau, si on regarde l’image ci-dessus représentant la chute du pouvoir d’achat du Dollar de 1900 à 2005. Depuis 2005, le pouvoir d’achat du Dollar a été divisé par 3.
En 2005 l’Or valait environ 400 $, il est aujourd’hui à près de 1150$ et de très nombreux analystes le voit à 2000$ à la fin de l’année.
Si on regarde le graphe de l'Or en euro depuis 5 ans, vous avez perdu presque 66% de votre pouvoir d'achat.


Phénomène quasiment identique en Argent


Connolly, très haut fonctionnaire européen, qui a travaillé 17 ans à la commission européenne à préparer la monnaie commune(1979-1996),a publié en décembre 1995 un livre:" l'euro, le coeur pourri de l'Europe", livre qui lui a valu d'être démis de ses fonctions à l’UE.
Dans ce livre prémonitoire, il explique que l'euro n'est pas viable dans une communauté de nations, ayant des rythmes économiques totalement différents.
"Il ne peut mener qu'à un conflit entre l'Allemagne et la France"
Or nous sommes en plein dedans,rappelez vous la double page du Figaro Magazine, datant du 20 février, montrant l’explosion de l’Euro entre La France et l’Allemagne.


Dans son analyse publiée par l’Institut Turgot le 4 mars, Connolly explique que pour que cette monnaie unique soit viable, il faudrait que 16% des recettes budgétaires allemandes soit dédiés chaque année à renflouer les économies déficitaires du reste de l’Europe.
Ces 16% sont plus que les dommages de guerre imposés à la République allemande de Weimar et qui ont amené à l’hyperinflation historique du Deutsch Mark de Weimar de 1919 à 1923.
A l’époque où il a écrit ce livre, nous n’étions que 12 nations et déjà se profilait à l’intérieur de la commission des dissensions entre les pays, qui voulait une union monétaire et ceux qui voulaient garder leur monnaie nationale. Aujourd’hui, nous sommes 27, avec des pays totalement arriérés en Europe Centrale…
Les niveaux d’endettements de chacun de ces pays sont extrêmement différents et ne pourraient être réglés que par des dévaluations contrôlés des monnaies nationale, chose impossible avec une monnaie commune.
Il reste une possibilité qui ne peut amener qu’à des soulèvements populaires, une «
déflation Laval».En clair, l’état décrète une baisse générale et uniforme des salaires, pensions et rémunérations, comme l’a fait le gouvernement Laval dans les années 30. Une solution que pousse activement JC Trichet de la BCE lire ceci
En 2002, Connolly écrivait qu’un retour à l’étalon Or semblait impossible mais que c’était le seul investissement permettant de préserver sa richesse étant donné l’avenir de l’Euro. Une fois encore, son analyse était exacte, il suffit de regarder le graphique ci-dessus pour le constater.
Il considère que l’Euro devrait baisser de 70% par rapport au dollar. Autrement dit si le prix de l’Once restait égal en dollar à 1150$, nous devrions encore perdre les 2/3 de notre pouvoir d’achat. Cela ferait l’once d’or à 2.500 euros.
Malheureusement, les études se multiplient montrant que l’Euro est beaucoup trop élevé par rapport au dollar, mais également que l’Euro n’est pas tenable en l’état dans une Europe à 2 voire à 3 vitesses.
Ce graphique qui vient à l’appui d’une étude de JP Chevalier et d’une analyse des données de la reserve Federale de Saint Louis, laisse entendre que l’Euro atteindrait une parité de 1/1 avec le Dollar à la fin de l’année 2010.


En admettant que l’Union Monétaire Européenne ressemble à celle d’aujourd’hui au 01/01/2011, à vrai dire, je le crains. On essaye d’effrayer le peuple aujourd’hui pour faire plus facilement passer quelques mesures très impopulaires… Qui vivra verra.
Deux analyses sur l’Or, piratées sur l’intranet de Banques il y a un an, UBS et Erste Bank, évoquait la forte probabilité d’un retour partiel à l’étalon Or, qui impliquait que l’once d’Or soit au cours de 10.000$. Ce qui représente presque 10 fois le cours actuel.
Ce chiffre de 10.000$ l’once est également le chiffre annoncé de nombreuses fois par les confidences des «initiés», ceux qui sont proches des financiers qui tirent les ficelles et dirigent le monde.
Ces mêmes «initiés» quand ils laissent filtrer une information sur l’Argent, ce qui est infiniment plus rare et plus secret, laissent entendre que l’Argent fera infiniment mieux que l’Or. L’un a évoqué un ratio de 10/1 …
Une faute de frappe de J Willie dans sa Hat Trick Letter de Janvier ? Il voulait dire 1/10, n’est ce pas?
Nous sommes au cœur de cette « Tourmente Monétaire».
Les événements vont se précipiter à partir du mois prochain, s’aggraver en juin et se succéder à un rythme soutenu jusqu’en janvier 2010…et juin 2011 et même décembre2011… un maëlstrohm sans fin qui verra s’effondrer le système actuel.
Beaucoup d’agitation à venir pour nos argentiers, politiques et journalistes, mais le scénario est déjà écrit.
Au final notre capital en monnaie fiduciaire va être sérieusement écorné, nos revenus, pensions et retraites seront laminés.
Les métaux précieux vous permettront de mieux préserver votre capital.
L’Argent métal, mieux encore que l’Or,
vous permettra d’être mieux armé que les autres pour passer cette tourmente.

mercredi 12 mai 2010

Les freres Hunt et l'argent métal.


On ne peut pas parler de l'histoire de l'argent métal sans parler de l'incroyable histoire des frères Hunt. 

C'est pourquoi je vous poste cet excellent article que vous pouvez retrouver ICI.


Les frères Hunt ou ce qui se passe si on demande la livraison de son argent.



Si vous voulez savoir ce qui arrive quand des détenteurs de positions longues multiples exigent simultanément la livraison physique d’une matière première, il suffit de lire la saga des frères Hunt dans le commerce de l’argent dans les années 1979-1980.

Ils n’ont rien fait d’illégal, le comité de direction du Commerce de Chicago (CBOT) et le COMEX a changé les règles en cours de route, la Commission de négoce des futures a introduit de nouvelles réglementation et les Hunt se sont retrouvés en faillite, injustement.

Et leur seul tort fut d’exiger la livraison du métal physique pour lequel ils détenaient des contrats parfaitement légaux et valides. Les vendeurs à découvert étaient incapables de faire face à la demande, et à n’importe quel cours, parce qu’il n’existait tout simplement pas assez d’argent, - de métal -, livrable – un cas classique de corner suivi d’une panique à l’achat.

Voici leur histoire.

Conjointement à de riches investisseurs partenaires d’Arabie Saoudite, les Frères Hunt, Bunker et Herbert, ont amassé une quantité légendaire d’argent [métal] qui se finançait d’elle-même. En effet, les cours à la hausse leur faisaient générer des profits importants alors qu’ils continuaient à acheter à la marge sur les marchés mondiaux.

Ils commencèrent en 1973 et poursuivirent en 1974, en achetant progressivement des contrats de futures sur l’argent métal totalisant près de 55 millions d’onces dont ils prirent livraison physique. Comme Bunker se s’inquiétait du risque d’inflation et de confiscation potentiel des métaux précieux à la suite de la fermeture du « guichet de l’or » par Nixon, il a arrangé le transfert des lingots en Suisse.

Larry LaBorde synthétise parfaitement leur histoire :
« Entre temps, au ranch, le beau-frère nommé Kreiling et le frère de ce dernier, Tilmon, ont organisé un concours de tir parmi les cowboys pour sélectionner les meilleurs tireurs. La douzaine de tireurs retenus reçut la mission spéciale était de convoyer le plus gros transfert d’argent de l’histoire.Armes au poing, les cowboys s’envolèrent pour Chicago et New York, et là, trois 707 spécialement affrétés les attendaient. 40 millions d’onces d’argent furent déchargées du convoi de camions blindés et chargées à bord des 707 en plein milieu de la nuit. Les avions s’envolèrent immédiatement pour Zürich.

Là, un autre convoi de blindés les attendait et les 40 millions d’onces furent déchargées sous les yeux attentifs des cowboys du cercle K et furent dispersées sur six lieux de stockage en Suisse. Coût du mouvement? 200,000 dollars. Coût de stockage des 40 millions d’onces en Suisse et des 15 millions d’onces aux USA? Trois millions de dollars ». (tiré de "H.L. Hunt's Boys and the Circle K Cowboys", 26 janvier 2004).

La connexion arabe

Puis, en 1978, un changement de taille se produisit. John Connally, ancien gouverneur du Texas, présenta Bunker à un scheik saoudien à l’Hôtel Mayflower à Washington. Le Scheik Khalid bin Mahfouz séjournait dans le même hôtel que Bunker et John Connally et ils se réunirent dans la suite de Mahfouz –ce dernier avait loué l’étage entier- et qui était gardée par 30 ou 40 gardes du corps. Le but était d’introduire les Hunts auprès de ces scheiks arabes et permettre au deux frères de vanter l’attrait d’un investissement dans l’argent et de les inciter à coordonner leurs achats.

Khalid bin Mahfouz se montra intéressé, mais en raison de ses liens avec la famille royale saoudienne, les princes héritiers Fahd et Abdhullah et parce que le plan impliquait une augmentation potentielle de l’argent comme actif de réserve par l’Autorité monétaire saoudienne, bin Mahfouz voulait rester discret. Et puis le 15 juillet 1979, la société fut créée officiellement et son siège social établi aux Bermudes sous le nom de International Metals Investement Company, IMIC. Son propos était d’investir dans les métaux précieux.

Les 4 actionnaires égaux étaient Nelson Bunker Hunt, W. Herbert Hunt, et deux financiers désignés par l’Arabie Saoudite, Ali bin Mussalem et Mohammed Aboud al-Amoudi. L’accumulation de l’argent aurait donc lieu avant tout par l’intermédiaire de l’IMIC et deux autres financiers bien introduits, le libanais Naji Nahas et le Palestinien Mahmoud Fustok.

La phase d’accumulation

Le 1er aout 1979, un nouveau nom apparaissait sur les rapports journaliers de la CFTC concernant les acheteurs d’argent. Le nouvel acteur était International Metals Investment Company au travers d’un compte ouvert dans une succursale de Merril Lynch de Dallas par Herbert Hunt sept jours auparavant. D’autres syndicats d’achat incluant entre autre Naji Nahas et la Banque Populaire Suisse avec beaucoup d’argent derrière eux entrèrent sur le marché de l’argent la première semaine d’août sans être remarqués.

Pendant toute cette période, plus de 43 millions d’onces de contrats sur l’argent furent achetés sur le COMEX et le CBOT avec livraison prévue en automne. A l’automne 1979, le cours de l’argent avait doublé et était passé de 8$ l’once à 16$ en deux mois seulement.

Le COMEX et le CBOT (Chicago Board of Trade) commencèrent à paniquer. Les deux entrepôts des deux marchés ne détenaient que 120 millions d’onces d’argent, l’équivalent du montant potentiellement livrable pour le seul mois d’octobre. Et de nombreux acheteurs, y compris les Hunts avec leur IMIC, demandaient la livraison du métal qu’ils avaient acheté au lieu de reporter leur position sur le marché à terme.
Aussi déroutante que la hausse du cours puisse être, le plus inquiétant pour les autorités était de savoir qui se cachait derrière l’IMIC puisque la CFTC n’avait qu’un numéro de boite postale à Hamilton, aux Bermudes comme identité.

Les Hunts continuèrent à accumuler de l’argent pendant toute l’année 1979.

De nouveau tiré de Larry LaBorde :
“A la fin de 1979, le CBOT changea les règles du jeu et institua la règle selon laquelle aucun investisseur ne pourrait détenir plus de 3 millions d’onces d’argent de contrats et par ailleurs, les marges exigées furent relevées.Tous les contrats au dessus de 3 millions devraient être liquidés d’ici à février 1980. Bunker a accusé les membres directeurs du COMEX et du CBOT d’avoir un intérêt financier personnel dans les marchés de l’argent. Les enquêtes montrèrent que nombre d’entre eux détenaient effectivement des positions vendeuses sur l’argent.

Bunker savait maintenant avec certitude que la pénurie d’argent existait sinon ces mesures n’auraient pas été prises. Il acheta davantage d’argent. Le cours fin 1979 était de 34,45$ l’once. A ce moment-là, Bunker et Herbert détenaient 40 millions d’onces en Suisse et 90 millions en lingots achetées conjointement avec lMIC. En plus de tout cela, IMIC avait 90 millions de contrats dont la livraison était prévue en mars par le COMEX, ce qui porte le total à 235 millions d’onces. Le plus jeune frère, Lamar, était entré dans l’arène et avait pris une position de 300 millions de dollars soit 10 millions d’onces fin 1979.

Changement des règles du jeu

Début janvier, il devint évident que le COMEX pensait à changer les règles du jeu. Et finalement, le 7 janvier 1980, le COMEX modifia effectivement ses règles et annonçait qu’il ne permettait plus que des positions inférieures à 10 millions d’onces par trader et que tous les contrats au dessus de ce montant devaient être liquidés avant le 18 février.

Bien sûr, le CFTC suivit.

La seule solution pour les gros joueurs comme les Hunts et quelques autres détenant des positions longues était de convertir leurs contrats « futures » en contrats physiques et de louer le physique à l’étranger en échange d’un taux d’intérêt. A ce moment là, la position des Hunts était de 4,5 milliards de dollars et leurs profits de 3,5 milliards. Le graphique ci-dessus illustre le grand pic de l’argent début 1980.

Le « pic de l’argent »



Le 21 janvier, le COMEX annonçait qu’il suspendait le commerce de l’argent et qu’il n’accepterait que les ordres de liquidation. Le marché s’arrêta et, parce que, seuls les ordres de liquidation étaient honorés, le cours de l’argent tomba de 10 $ par once et se stabilisa autour de 39$ l’once jusqu’à fin janvier.

De longues files se formèrent devant les boutiques des négociants de métal pour vendre de l’argenterie et autres pièces d’argent de famille.

Début février, le Groupe Hunt prit livraison physique de 26 millions d’onces supplémentaires à Chicago. La société de Hunt North Sea oil se développait, il y eut même des discussions à propos d’une OPA sur Texaco Oil. Bunker Hunt parlementait aussi avec d’autres dirigeants du Moyen Orient pour mettre en place un autre groupe d’achat d’argent.

Toujours optimiste, Bunker croyait fermement qu’il pourrait maintenir le pic de l’argent s’il avait des acheteurs nouveaux et coopérants.

Tiré de Larry LaBorde : « Le 14 mars, l’argent avait chuté à 21 $ l’once, Paul Volcker avait relevé les taux d’intérêts et le dollar s’était redressé. International Metals détenait encore 60 millions d’onces de contrats de futures. Leur appel de marge sur ces contrats était de 10 millions de dollars par jour ! Bunker pensait toujours que le cours pourrait remonter si seulement il pouvait convaincre d’autres personnes d’acheter. Il circula dans toute l’Europe pour trouver un partenaire acheteur mais plus le cours baissait et plus il était difficile d’emprunter des fonds sur la base de l’argent qu’il détenait pour en racheter afin de consolider son cours.

La relation de courtage des Hunts à New York et à Londres, Bache Halsey Stuart Shields envoya un appel de marge de 100 millions de dollars le 26 mars 1980. Comme les Hunts avaient acheté de vastes quantités d’actions Bache (plus de 5% des actions émises), ils étaient en fait des « initiés » techniquement parlant et devaient adhérer aux règles de vente fractionnaires de leurs actions permises mensuellement. Leur stock d’actions Bache n’étant liquide et le cours de l’argent en chute libre, les frères Hunts allaient être à cours de liquidités. Bunker était à Paris ce jour-là et il appela Herbert et lui dit simplement : « ferme le compte ».

Herbert dit à son courtier le lendemain qu’ils ne pourraient pas payer leurs 135 millions d’appel de marge.
Les courtiers des Hunts vendirent pour 100 millions de dollars d’argent ce jour-là. Leur compte n’indiquait plus que 90 millions d’actifs et ils s’attendaient à tout perdre le lendemain. Le Président du CFTC, le Président de la Réserve Fédérale et le Secrétaire d’Etat au Trésor commencèrent à suivre le marché de l’argent de manière permanente.

La direction du cours de l’argent causait des sursauts sur tout le marché boursier et affectait négativement la réputation des sociétés de courtage et de négoce dans les matières premières. Wall Street était sur la sellette.

Le Jeudi de l’argent

Le 27 mars (le jeudi de l’argent), l’argent ouvrit à 15,80$ et clotura à 10.80$. Le marché des actions s’effondra sur la rumeur que les Hunts liquidaient leurs actions pour couvrir leurs pertes sur l’argent, mais in fine le marché ferma ce jour là à peu près au même niveau. Les achats de lingots des Hunts étaient tous aux environ de 10$ l’once mais leurs achats de futures avaient eu lieu autour de 35$ l’once.
Une fois la partie terminée, les Hunts devaient à peu près 1,5 milliards de dollars.

Craignant un désastre financier, le Président de la Réserve Fédérale Paul Volcker donna son accord pour un plan de sauvetage pour les frères Hunts et un groupe de banques leur accorda un prêt de 1,1 milliards de dollars, la famille donnant 8 milliards de garanties. A la fin de l’histoire, l’ainée des sœurs, Margaret tapa du pied et exigea de Bunker une explication de ce qu’il avait essayé d’accomplir sur le marché de l’argent. Bunker répondit « qu’il était seulement en train d’essayer de faire des profits ».

Nelson Bunker dut se déclarer en faillite personnelle en septembre 1988. Il sortit de la faillite un an plus tard avec 5 à 10 millions de dollars et une dette envers le Trésor Public de 90 millions de dollars à régler en 15 ans.

Dans un procès avec l’ US Commodity Futures Trading Commission, Nelson Bunker Hunt a également été condamné à 10 millions de $ d’amende et banni du commerce des matières premières en raison d’une accusation de conspiration pour manipuler le marché de l’argent. Les Trusts de Bunker, mis en place par son père H.L. Hunt étaient évalués à 200 millions de dollar environ. Leur arriéré fiscal fut totalement réglé en 2003.

lundi 10 mai 2010

Cours de l'argent en avril 2010.

Avec (beaucoup) de retard, voici ci dessous l'évolution du cours de l'argent durant le mois d'avril 2010.



On voit bien que durant la dernière semaine d'avril les cours ont explosé pour atteindre les 13,71€ le 29/04/10.
Les cours n'en finisse plus de grimper, car en ce 10 mai, l'or et l'argent on pris chacun 22% depuis le début de l'année!
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